Présentation

Je vais essayer de faire un article clair et pratique afin de susciter de l’intérêt pour l’intégration de cette technique dans vos installations KNX si ce n’est déjà fait (donnez-nous votre avis si vous vous amusez déjà avec ce mariage). Mais le protocole DALI est comme pour le KNX, un sujet à part entière qui pourrait avoir son propre site web. Je ne saurais donc pas faire tout le tour de la question.

Beaucoup passent à côté du DALI car c’est moins répandu et on pense à tort que c’est destiné au tertiaire (commerces, bureaux) / industrie ou au monde du spectacle un peu comme pour le DMX512. C’est dommage car le DALI présente tout de même des avantages à placer dans la balance. Nous y reviendrons plus tard.

Le protocole DALI repose sur la transmission de trames sur 2 fils. Sans rentrer dans les détails technique (ce n’est pas le but de l’article), vous allez, comme pour le KNX, transmettre des données sur un bus.
Les éléments qui gravitent autour du protocole DALI sont les contrôleurs DALI, les capteurs ou éléments de commandes et les drivers / ballast. A ça, on ajoute du câble bus et une alimentation.

Un contrôleur DALI va servir de gestionnaire de bus. A l’inverse du KNX, pas de contrôleur, pas de DALI. C’est donc un élément important dans ce protocole, toutes les trames passent par lui.
Un contrôleur DALI peut gérer 64 adresses, 16 groupes et 16 scénarios. On reviendra sur les détails plus bas.

Le principe du câblage DALI ressemble à celui d’un éclairage led contrôlé en KNX, avec des drivers déportés donc. On fait circuler une ligne électrique 230V avec un bus KNX à côté et on va de driver led en driver led.
C’est pareil pour le DALI. Un câble bus et un câble 3G1,5 qui se baladent côte à côte de driver en driver. Toute fois, je déconseille fortement l’usage du câble bus KNX (notre câble vert) pour le bus DALI afin d’éviter toute confusion lors d’une évolution (Ho, un câble KNX pour mon nouveau détecteur de présence… ! Tiens, mon éclairage ne va plus…). Si vous avez fait l’expérience, racontez-le-nous. 🙂 . Je suis curieux de savoir comment vous en êtes arrivé la ainsi que les conséquences.

Afin d’éviter les soucis de confusion, la technique serait d’utiliser un câble 5G1,5. Le bus étant alors sur les fils pilotes (donc pas le vert/jaune, ni le bleu ! Enfin, ça dépend du pays dans lequel vit l’installation.). C’est magique, il faut même plus penser au câble bus.

Contrairement au bus KNX, le DALI ne fait pas de distinction de polarité. Vous pouvez donc connecter ses fils comme il vous semble (oui, je sais, dans ce monde structuré, une telle liberté est perturbante.).
La tension qui circule dans le bus est de 16VDC. Qui dit DC, dit qu’il ne faut pas perdre de vue l’aspect chute de tension dans le câble. Max 2V. En fonction de la distance, il faudra adapter la section du bus.
En 1,5mm², le ballast le plus éloigné ne devra pas dépasser 300m de l’alimentation.

Pour revenir à l’analogie des leds, vous l’aurez compris, il faut un driver DALI à chaque PL (point lumineux, vous vous souvenez). Vous pouvez en placer à chaque arrivée (d’un groupe de point lumineux) ou à chaque « ampoule ». C’est fonction de vos attentes. Il faudra simplement trouver le bon ballast avec la bonne puissance pour le bon type de charge.

Certains constructeurs intègrent déjà un ballast DALI dans leur armature. Le surcoût n’est pas énorme (50€). Mais c’est quelque chose qu’il vous faudra prévoir en amont du projet, avant que l’architecte d’intérieur ne propose de magnifiques armatures venues d’un petit artisan italien. Si cela venait à être le cas, des ballasts externes existent évidemment.

Je vous dispense de la lecture concernant les niveaux de tensions sur le bus ainsi que de la structure des trames, ce n’est pas ce qui va nous mener au but, mais je vous invite à parcourir les sources si cela devait vous intéresser ou à me laisser un commentaire afin que je corrige cela dans les prochains articles plus « technique »

L’adressage par contre, peut être intéressant.
Comme je le mentionnait plus haut, il y a 64 éléments (drivers ou commandes) possibles par contrôleurs et chaque élément possède sa propre adresse individuelle. On peut regrouper ces adresse afin de créer… des groupes. Dans le mille Emile.
16 groupes maximum pour le contrôleur DALI. Dans un groupe, chaque élément va recevoir les mêmes consignes ou valeur (on s’en doutait, d’où le groupe…), mais les retours seront quant à eux, individuels. Un retour consiste a donner l’état de la charge (variation, on ou off, défaut, etc).
L’adresse d’un ballaste est mémorisée au sein de ce dernier. C’est un détail à prendre en compte lorsque l’on désire remplacer un ballast défectueux. Généralement, les contrôleur disposent d’une procédure afin de transférer leurs connaissances au petit nouveau.
L’adressage DALI est comme vous pouvez vous en douter faite par groupe ou par éléments individuel. Il existe également le Broadcast qui permet de communiquer avec tous les éléments.

Les scénarios vont quant à eux mémoriser des états pour certaines adresses ou groupes.
Les scénarios sont également mémorisés au sein des ballasts, ce qui permet une réaction plus rapide au moment de leur appel. Pas besoin de charger le bus avec plusieurs trames de configuration.

La palette des éléments DALI est plutôt vaste car dans la mesure où il s’agit d’un système de communication à part entière, nous trouverons des contrôleurs et alimentations, des interrupteurs, des ballasts, des détecteurs de présences et luminosité, etc. Tout ce qui va bien avec une gestion d’éclairage. Dans une installation KNX, les ballasts et les répétiteurs nous intéressent plus particulièrement. Evidemment, si vous devez vous greffer sur une installation DALI existante et donc récupérer l’esthétique des interrupteurs, il faudra passer par des éléments DALI.

Intégration

L’intégration du DALI dans une installation KNX est relativement simple, pas de quoi faire 5 pages. Il faut prévoir une passerelle KNX <-> DALI (sans rire… ?! 😀 ).
Celle-ci revient environ un poil plus cher qu’un variateur KNX 3 sorties et remplace donc le contrôleur. Donc mettre du DALI pour 3 points lumineux ne sera pas forcément intéressant, sauf si j’ai été hyper convaincant avec mon histoire de point lumineux en série, de retour d’état, etc.
Attention, quand je disais que l’on pouvait commander 64 ballasts et 16 groupes, c’était pour expliquer le protocole DALI. En KNX, certaines passerelles ne vont pas jusque-là.

Les contrôleurs pourrons commander les éclairages en :

• ON/OFF
• variation par pas
• variation absolue (en pourcentage).
• Vous voyez autre chose ?

Ils gèrent également les scènes (ouf) et les retours d’erreur des ballasts (une ampoule grillée par exemple… Oui, mes exemples datent des années 2000. )
Mais bien plus encore comme le Burn-in (spécialement pour ampoules qui ont besoin d’un délai de chauffe)

Comme pour le KNX, la topologie pourra être de type BUS (en série), étoile (comme le bus, mais en étoile… Ok, je sors…) ou mixte (donc les deux précédent mélangés).
Donc si vous vous dite « mince, j’ai déjà tiré tous mes câbles mais cette techno m’intéresse », ce n’est pas perdu. Il suffit d’ajouter un câble bus partout en mode BUS tandis que les alimentations seront en étoile. Si c’est une installation existante, là, c’est plus compliqué…

Avantages et inconvénients

Si il n’y avait que des avantages, vous seriez pas en train de lire cet article et le DALI serait installé par défaut avec le KNX. Mais il y a du pour et du contre.

Pour les inconvénients, il a fallu gratter un peu pour les trouver car dans la balance, vous admettrez qu’ils ne pèsent pas bien lourd.

Quelques références…

Je vous met ci-dessous quelques références d’éléments DALI. Comme pour les interfaces de commutation, chaque fabricant distille des fonctionnalités en plus ou pas (cage escalier, temporisation, etc.)

Conclusion

En conclusion, le DALI est un « outil » formidable si on se penche un peu sur la question.
Vous aurez sans doute vite saisi les intérêts que cela peut avoir dans une installation domotique.
Certes, cela va demander un peu de recherches pour les références de ballasts ou d’armatures compatible, mais une fois cela effectué de nouvelles facilités s’offriront à vous.
Et quand on voit les tarifs en vigueur… Un dimmer 3 voies revient environ à 100€/ch. Avec les drivers DALI, on tourne autour des 40€ /ch. Certes les puissances ne sont pas les même et il faut encore y intégré la part du Gateway.
En matière de gestion d’éclairage, mon plus gros regret est de ne pas m’être penché sur la question plus tôt. J’ai en tête quelques installations qui auraient été grandement facilité avec cette techno et je me serais aussi épargné quelques stress quand à certaines entrées de coffrets. A la réflexion, même si dans une habitation ou immeuble, il n’y a pas tant que ça de points lumineux, cela occupe finalement beaucoup de place en amont.

Est-ce que je mettrais également les éclairages led d’ambiance led strip sur le bus DALI ? Je dirais non (mais cela n’implique que moi.) Car cela permet d’avoir un éclairage backup si un dysfonctionnement devait survenir sur le bus DALI et on garde tout de même beaucoup de souplesse vu qu’il s’agit également d’éléments en série accompagné d’un bus et d’un driver à proximité. Par ailleurs, cela crée la présence du bus KNX facilitant une éventuelle intégration ultérieur sans devoir chercher après le bus KNX.

Sources

• Page de Sitelec expliquant rapidement le DALI
• Une autre version des explications de Sitelec sur le DALI
• Page du constructeur OSRAM sur le DALI